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RFC Seraing

Dynamo Moscou

 
1er match européen du RFC Seraing
 
1er tour de la Coupe UEFA 1994-95 (Match aller, le 13/09/1994)
   
 
     
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 53'
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 62'
 
 
 76'
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 83'
 
 
 
 
   
 
 89'
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 22'
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 87'
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
Régis Ortmans
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 76'
 
 
 
 
 53'
   
 
 
 
 
 
 
 
 
Aleksandr Smirnov
 19'
 
 
Dmitri Cheryshev
 25'
 
 
Igor Simutenkov
 44'
 
 
Dmitri Cheryshev
 61'
67' 
Wamberto
 
 
 
76' 
Marc Schaessens
 
 
 
89' 
Edmilson
 
 
 
 
 
Stade du Pairay à Seraing. (4.000 spectateurs)
 
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Une fin de match incroyable a partiellement masqué un début catastrophique des Liégeois
Seraing a joué à la roulette russe !
Georges Heylens avait pris un énorme risque en sacrifiant N'Gombo au profit d'une défense inédite...


Les débuts de Seraing en Coupe d'Europe n'ont pas été à la hauteur de ce que les trop rares sympathisants du Pairay espéraient. Il serait trop facile de remettre en cause le système tactique élaboré par l'entraîneur pour expliquer ce score étonnant mais il faut admettre que Georges Heylens ne se ménagea pas une soirée de tout repos en se passant de N'Gombo, le meilleur des siens contre Ekeren. Le pari aurait pu réussir, si le Bruxellois avait pu compter sur un gardien de valeur, une réussite d'entrée de match quand ses joueurs obtinrent quelques occasions et un axe central possédant les qualités nécessaires pour défier un adversaire qu'il était dangereux de sous-estimer. Comme à l'entraînement, les Russes ont profité de la situation pour concrétiser chacune de leurs offensives. En réagissant d'une manière héroïque, les Métallos ont encore donné plus de regrets à leurs supporters, mais tout n'est pas perdu, s'ils excipent d'un tel mental à Moscou.
Pour assurer aux Liégeois un atout important vers l'exploit tant espéré, l'appui populaire fut, une fois de plus, à la hauteur des déceptions accumulées en championnat. Même la coupe d'Europe ne titilla pas la curiosité du peuple des hauteurs et des bords de Meuse. Une inexplicable démission dont les joueurs n'eurent heureusement cure. Car les absents, amateurs d'émotions fortes, eurent tort!
Les sujets de découverte ne manquèrent pas. Et notamment la composition de départ concoctée par Georges Heylens. Le Bruxellois avait une petite idée derrière la tête, rien qu'une petite. Là, avouons qu'il a berné son collègue, la presse et le malheureux N'Gombo, excellent contre Ekeren après le retrait de Quain. Le défenseur zaïrois fut informé du «sacrifice» quelques heures avant le coup d'envoi, en même temps que Serge Kimoni, absent des terrains de l'élite belge depuis... quatre ans apprenait sa sélection dans l'équipe de départ! Une fameuse résurrection pour l'aîné de la famille qui débuta sur la scène continentale, avec Bruges, contre Leningrad.
Au rayon des modifications pour le moins inédites, Georges Heylens ne se contenta pas de cette surprise de taille. Il titularisa Ducoulombier au libero, alors que le Flandrien n'a pas encore vraiment convaincu depuis son arrivée au Pairay. A la fois ambitieux et téméraire, Heylens accordait cependant sa priorité à l'offensive. Des risques énormes, du panache, que les Russes purent immédiatement apprécier, puisque le gardien visiteur s'interposa sur deux essais à distance de Schaessens, alors que son géant défenseur, Tchernychov, dut sauter plus haut que Lukaku pour l'empêcher de concrétiser un centre d'Edmilson. Et Kimoni? Il rentra dans le match comme un grand, à l'image du joueur expérimenté qu'il était, quatre ans plus tôt, au Club Brugeois! La mise en jambes des Serésiens semblait parfaite mais ce ne fut, malheureusement, qu'une éphémère illusion. Le système inédit d'Heylens s'écroula comme un château de cartes lorsqu'un coup-franc de Smirnov (santé!) transperça le mur et Huysmans, aveuglé et pris à contre-pied, de surcroît. Mur mal placé, gardien hésitant: cela ne pardonne évidemment pas, à ce niveau. Kimoni, lui, eut la mauvaise idée d'abandonner Tcherychev l'espace de quelques secondes. Erreur fatale, puisque sur le service de son compère Kliouev, l'ailier gauche tant redouté doublait la mise. On jouait depuis 26 minutes...
Le Dynamo ne présentait aucun signe de ressemblance avec Ekeren. Jouer homme contre homme, ou presque, dès le départ, s'associait à un suicide, confirmé en fin de première période, quand Debusschere commit une faute aussi inutile qu'évidente sur Simoutenkov, lequel se fit justice: 0-3, à la pause.
Ducoulombier sorti pour Lawaree, la situation devenait cocasse, surtout quand Tcherychev ajouta le quatrième. Mais les Métallos ont de la santé à revendre et ils eurent l'immense mérite d'y croire jusqu'au bout, Wamberto, Schaessens et Edmilson atténuant l'ampleur des dégâts. Quant au portier Smetanine, il fut tout simplement excellent. Si cela avait pu être le cas dans l'autre sens, Heylens aurait été porté en héros...

STÉPHANE THIRION (Journal Le Soir du 14 septembre 1994)

Source : Les archives du journal Le Soir