Les Malinois ont failli aller au tapis à la première minute de jeu ! (Journal Le Soir du 2 mars 1989)
Francfort, le 1er mars - DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
Le F.C. Malinois a franchi sans dommage, hier soir, en République Fédérale d'Allemagne, le premier cap des quarts de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe. Opposé à un Eintracht Francfort transfiguré, il s'est battu comme un seul homme pour surmonter ses faiblesses et conquérir ce partage qui l'autorisera à entamer en toute sérénité la seconde manche de ce duel belgo-germanique.
A force de voir les Anversois régenter en seigneurs le football belge, d'aucuns pourraient être tentés de faire la fine bouche au soir de ce match qui, c'est vrai, ne laissera pas de souvenirs impérissables dans les esprits des puristes. Mais il serait stupide, à nos yeux d'accueillir avec réserve ce 0-0 qui s'avère en fin de compte plein de promesses pour l'avenir.
L'Eintracht, en effet, a offert ce mercredi à nos compatriotes une réplique aussi déterminée que musclée, déployant, dans le plus pur style de la Bundesliga, un football auquel les nôtres n'ont guère l'habitude de se colleter en championnat national.
N'oublions pas, non plus, de mettre l'accent sur tous les contretemps qui perturbèrent considérablemnt la préparation d'Aad De Mos. Au forfait prévu de longue date de Léo Clijsters vint s'ajouter, lundi matin, celui de Bruno Versavel, frappé par un deuil cruel. Et puis tomba, mardi soir, comme un coup de massue, l'annonce de la blessure stupidement survenue à Erwin Koeman.
Cet accident imprévisible contraignit De Mos à revoir tous ses plans et à rappeler en catastrophe l'infortuné Versavel.
Perfectionniste jusqu'au bout des ongles, l'entraîneur hollandais est parvenu à mettre en place un dispositif suffisamment dissuasif pour tenir en échec l'armada germanique.
Malgré tous ces problèmes, Malines a ainsi préservé l'essentiel. Si, pour la première fois depuis son apparition en Coupe des coupes, il n'a pas marqué en déplacement, il n'a toujours pas encaissé le moindre but dans cet exercice continental. Et il vient d'égaler ce mercredi, avec une série ininterrompue de quatorze matches européens sans défaite, le prestigieux record détenu jusqu'ici par le R.W.D.M. de la belle époque.
Un record qu'il ambitionne désormais de battre, dans deux semaines, au coeur de la cité archiépiscopale...
JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 2 mars 1989)
Source : Les archives du journal Le Soir
