ANDERLECHT RETROUVE UNE DEFENSE (Le Soir du 5/10/1990)
Petite consolation pour les journalistes appelés à partager les aventures roumaines du Sporting d'Anderlecht: grâce à l'heure avancée de la rencontre, la délégation a regagné Zaventem dès mercredi soir, aux environs de 21 h 30, et nous nous sommes tous précipités devant nos téléviseurs afin de zapper commes des malades sur les résumés des autres joutes européennes. Une séance de défoulement qui nous a fait du bien au retour de cette escapade truffée d'indigestions: conditions de travail lamentables, nourriture infâme, on en passe et des meilleures. Si vous voulez notre avis, la Roumanie n'a pas encore fini de rigoler...
Une bonne nouvelle s'est toutefois dégagée de la masse: les Anderlechtois, eux, vont peut-être réussir leur révolution. On pourra toujours disserter sur la valeur toute relative de l'opposition, il n'empêche que les «Mauves» viennent de conquérir leur troisième succès d'affilée en déplacement...
Oui, je crois que nous avons passé le cap difficile, explique Jean Dockx. Nous savions que nous avions besoin de temps pour reconstruire l'équipe mais, désormais, les pièces s'emboîtent. Il nous reste à faire le plein lors de nos deux prochains matches, contre Ekeren et au Lierse, afin d'aborder en pleine confiance le duel qui nous opposera au FC Brugeois le 20 octobre.
Sans revenir de façon pesante sur la partie sans histoire que les Sportingmen ont livrée ce mercredi, il nous semble utile de souligner certains aspects positifs et notamment l'excellent comportement d'Alain Van Baekel. Selon nous, le petit transfuge waregemois a fourni avant-hier sa meilleure prestation depuis son parachutage au parc Astrid.
Samedi passé, à Genk, il m'avait également impressionné, précise Dockx. Le dévouement et l'abattage de ce joueur sont exemplaires. De plus, c'est un remarquable technicien. Vous verrez qu'il nous vaudra du plaisir. Au début, il était trop nerveux et c'était son grand handicap. Mais aujourd'hui, il sort de sa coquille. Tant mieux!
L'éclosion progressive de Van Baekel ajoute incontestablement à l'équilibre global de ce «onze» anderlechtois qui, sous sa configuration actuelle, ne nous paraît guère éloigné de la formule idéale. Bertrand Crasson accomplit un boulot irréprochable à l'arrière droit et Gert Verheyen s'avère réellement d'utilité publique car sa présence libère tout à la fois Degryse et Oliveira. Nous nous demandons par ailleurs comment «Moustache de fer» réglera les problèmes de sélection que lui poseront les retours de Van Tiggelen et Van der Linden. Crasson et Verheyen sont les victimes toutes désignées, bien sûr, mais il serait un peu injuste de les balayer sans autre forme de procès. L'équipe tourne bien avec eux, ainsi que le démontre le goal-average de 14-1 réalisé lors des quatre dernières rencontres. Le témoignage, aussi, d'une sérénité défensive retrouvée.
Et ça, c'est le transfert de Rutjes qui commence à payer!, s'exclame Jean Dockx. Sa manière de parler sur le terrain est en train de stabiliser complètement notre arrière-garde. Graeme est un organisateur extraordinaire. Demandez plutôt aux Malinois ce qu'ils en pensent. Pourquoi croyez-vous qu'ils encaissent tant de goals en ce début de saison?
Par SERGE TRIMPONT (Journal Le Soir du 5 octobre 1990)
Source : Les archives du journal Le Soir
