Étoile rouge de Belgrade

PANCEV BRISE LE REVE ANDERLECHTOIS (Journal Le Soir du 13.12.1991)

En s'inclinant à quatre minutes de la fin, les «Mauves» ont sans doute perdu toute chance de disputer leur première finale de C 1.

De notre envoyé spécial à BUDAPEST

Les Anderlechtois qui espéraient entamer leur parcours dans cette poule de demi-finale de la Coupe des champions en arrachant trois points sur quatre ont loupé leur coup. Deux semaines après avoir dû concéder le nul sur leur terrain face au Panathinaïkos, ils se sont, en effet, inclinés hier soir à Budapest, face à l'Etoile Rouge de Belgrade à quatre minutes de la fin sur un but de l'inévitable Darko Pancev, l'attaquant qu'Aad De Mos redoutait le plus.

Ils passèrent pourtant bien près de l'exploit sur le terrain gelé et bondissant du Honved, que l'Etoile Rouge avait dû investir sur ordre de l'UEFA qui interdit toute rencontre européenne sur le territoire yougoslave depuis cette saison. Après avoir concédé un premier but contre le cours du jeu, ils avaient remarquablement retourné la situation et avaient pris le commandement grâce à des buts de Lamptey, sans doute le meilleur Anderlechtois avec Boffin, et Nilis. Mais une fin de rencontre difficile, marquée par l'exclusion de Bosman et Najdoski, ne leur permit pas de rêver jusqu'au bout. Ivic et Pancev se chargèrent de les ramener sur terre...

Les Mauves, on le répète, avaient pris les choses en main pendant les dix premières minutes, sur une pelouse bondissante et gelée. Mais cette bonne entrée en matière ne rapporta rien puisque, au contraire, après avoir alerté une première fois De Wilde sur une reprise de la tête de Pancev, les champions d'Europe en titre ouvrirent la marque après un peu moins de vingt minutes de jeu. Sur un coup franc de Mihailjovic, Oliveira passa complètement à côté du ballon, au grand bonheur de Ratkovic, qui put croiser son tir hors de portée du capitaine du Sporting (1-0).

Heureusement, Lamptey ramena la sérénité dans le camp anderlechtois avant le repos. Après un long centre venu de la gauche et prolongé de la tête par Bosman, il contourna les derniers défenseurs yougoslaves avant de battre Milojevic (1-1).

Cette égalisation était somme toute logique d'autant que l'Etoile Rouge semblait tout à fait prenable, une impression qui se confirma d'ailleurs dès la reprise, abordée de manière beaucoup plus volontaire par nos compatriotes. Et personne ne s'étonna dès lors de les voir prendre l'avance à la 54e minute, au terme d'un remarquable mouvement collectif amorcé par Boffin et Oliveira. Najdoski ne put que repousser le centre du Brésilien dans les pieds de Bosman dont la remise en retrait permit à Nilis de placer son équipe au commandement (1-2).

Popovic, l'entraîneur de l'Etoile fit monter Ivic et ce remplacement s'avéra judicieux puisque quelques minutes plus tard, le joker yougoslave se trouva à la réception d'une passe de Pancev pour s'en aller tromper De Wilde (2-2)!

C'est alors que survint l'incident de cette partie qui avait gagné en intensité et en nervosité. Disputant un ballon aérien à Najdoski, Johnny Bosman l'écarta violemment du coude avant de le voir se faire justice dès son retour sur terre. M. Sunden prit la décision qui s'imposait en renvoyant les deux joueurs au vestiaire.

On croyait avoir tout vu et pourtant... Après avoir failli arracher la victoire par Oliveira et de Sart, les Anderlechtois s'inclinèrent à quatre minutes de la fin lorsque l'inévitable Pancev devança Rutjes et la sortie de De Wilde pour propulser au fond des filets une passe en profondeur de Belodedic (3-2).

Par JACQUES HERENG (Journal Le Soir du 13 décembre 1991)

Source : Les archives du journal Le Soir

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Coupe des Champions - Groupe A - 2ème journée