LE CLUB A CONNU UNE PARTIE DIFFICILE CONTRE DONETSK (Journal
Le Soir du 15 septembre 1995)
Pas si digeste, le caviar ukrainien !
Après la triste soirée européenne de mardi, où seuls les Alostois de Jan Ceulemans sont parvenus à jeter les bases d'une probable qualification, le FC Brugeois portait les derniers espoirs du football belge, hier à l'Olympiastadion, où il accueillait les Ukrainiens de Shakhthior Donetsk. En principe, les footballeurs de l'ex-URSS ne devaient pas constituer un obstacle insurmontable pour l'équipe de Hugo Broos dont la forme semble s'affiner au fil des semaines. Ces derniers jours, cependant, l'entraîneur brugeois n'avait cessé de mettre en garde ses hommes contre tout excès de confiance. On n'est jamais trop prudent.
Les Brugeois ne durent d'ailleurs pas patienter longtemps pour se rendre compte de la valeur réelle de leurs adversaires. Bien organisés, ceux-ci quadrillèrent d'emblée le terrain avec intelligence pour contenir sans difficulté les assauts adverses. Ce sont les Ukrainiens qui se montrèrent même les plus dangereux en début de partie. Spivak et Petrov décochèrent de bons envois de l'entrée du rectangle, obligeant Verlinden à intervenir.
Les joueurs de Hugo Broos paraissaient peu inspirés. Beaucoup moins, en tout cas, que lors de leur dernière sortie, dimanche contre Beveren. Imprécis à la construction, ils trahissaient aussi d'inquiétants signes de fébrilité en défense. Mais leur principal manquement se situait au niveau du rythme de leur progression. Leurs mouvements étaient d'une lenteur accablante. Durant toute la première période, les Flandriens ne se montrèrent dangereux qu'à trois reprises: sur une belle combinaison Van der Elst-Stanic en début de partie et sur des envois de Claessens et Spehar en fin de première mi-temps. Le Club n'était visiblement pas dans le match, à l'inverse de son adversaire, qui laissa une bonne impression, au niveau de l'organisation surtout, durant les 45 premières minutes.
Les Brugeois tentèrent d'élever le rythme des échanges en début de seconde période, mais ils retombèrent rapidement dans leurs travers. A la 56e minute, Broos remplaça Verjans, blessé et peu convaincant, par Verheyen pour tenter de dynamiser son équipe. Cette modification tactique apportée par l'entraîneur flandrien faillit immédiatement porter ses fruits. A peine entré au jeu, l'ancien Anderlechtois décocha un bon tir à ras de sol que Shutkov détourna difficilement de sa trajectoire victorieuse.
Imperturbables, les Ukrainiens repartirent de l'avant et ils sollicitèrent, à leur tour, Verlinden par un excellent tir de leur capitaine, Igor Petrov, qui fila de très peu à côté. Pour le même prix, le Club aurait pu être mené 0-1.
Les Brugeois pressèrent plus sérieusement leurs adversaires en fin de match pour tenter d'arracher tout de même la victoire. Un envoi de Vermant fut contré de justesse par Petrov et, un rien plus tard, une reprise aérienne de Stanic frappa la barre transversale. A quatre minutes de la fin du match, le Club arracha tout de même la victoire par Spehar, qui ponctua victorieusement une contre-attaque menée par Stanic (1-0). Cet avantage est tout de même bien maigre avant le match retour...
Par PHILIPPE HERENG (Journal Le Soir du 15 septembre 1995)
Source : Les archives du journal Le Soir
