Manchester United

Manchester joue bel et bien sur une autre planète (Journal Le Soir du 14.09.2000)

Les Anglais étaient tout simplement trop fort pour Anderlecht, qui devra se relever de cette correction contre le PSV et Kiev.

De l'un de nos envoyés spéciaux à MANCHESTER

En retrouvant les ors de la Ligue des Champions sur le terrain de Manchester United, Anderlecht savait qu'il n'avait pas grand-chose à perdre à Old Trafford. Comme on pouvait légitimement s'y attendre, même avec la meilleure volonté du monde, les Bruxellois n'ont pas pesé bien lourd face au club le plus puissant de la planète foot, qui se rappelait avoir disputé, il y a 44 ans, le tout premier match européen de son histoire contre Anderlecht. La semaine qui vient sera, pour le Sporting, sans doute plus importante encore que celle qui avait précédé le déplacement anglais: en effet, il s'agira pour les Mauves de relever la tête après cette défaite sévère (5-1) mais logique afin de pouvoir au mieux négocier les 4 matchs contre le PSV Eindhoven et le Dynamo Kiev qui décideront véritablement de leur qualification.

Hésitant depuis quelques jours sur la tactique à adopter à Manchester, Aimé Anthuenis s'était dit, un moment, tenté par le renforcement de son flanc gauche (avec Oyen en plus de Dheedene). Il a finalement révisé son jugement en optant pour 4-4-2 classique avec van Diemen sur le flanc droit. Heureusement que le coach waeslandien n'avait pas décidé de laisser Giggs plus libre de ses mouvements que son pendant droit David Beckham puisque c'est Ryan Giggs qui a véritablement dynamité la défense belge en provoquant la décision en deux rapides accélérations: la première trouvait la tête de Cole et la deuxième obligeait van Diemen à la faute dans le rectangle, Irwin transformant le pénalty. Au rythme d'un but tous les quarts d'heure, ces deux accélérations avaient suffi à Anderlecht pour comprendre qu'il était désormais déjà surtout question de sauver la face et d'éviter un score-fleuve qui resterait sur les estomacs plus encore que la cuisine anglaise.

Jusqu'au premier but, toutefois, Anthuenis avait été en droit de s'estimer satisfait: faisant montre d'une combativité et d'une agressivité britanniques à l'instar de De Wilde, De Boeck ou Dheedene, les Mauves de ce début de match affichaient la ferme intention de vendre chèrement leur peau sans toutefois donner l'impression de se retrancher dans un Fort-Chabrol.

Tout cela était bel et bon, mais quelques secondes ont suffi à MU pour montrer aux Sporting -men que c'est bien plus qu'une Manche qui sépare le meilleur club belge des meilleures formations du continent. Menés au score, les Anderlechtois perdaient subitement le fil du match. Crasson ayant lâché prise devant Giggs, c'était ensuite Dheedene qui voyait Beckham prendre le dessus sur lui. La rencontre tournait en enfer: les Red Devils évoluaient tout simplement trop vite pour les Anderlechtois et les défenseurs bruxellois ne savaient plus où ils étaient comme en témoigne la phase aboutissant au 3-0 inscrit par Sheringham.

En seconde période, Anthuenis choisissait de revenir à l'autre scénario envisagé avant le coup d'envoi en remplaçant van Diemen pour aligner Oyen à gauche comme cinquième défenseur. Un deuxième but de Cole dès la reprise venait montrer que, pour MU, la disposition tactique de l'adversaire importe peu du moment que les buts tombent. Koller put sauver l'honneur, mais les Bruxellois avaient évidemment perdu et la montée d'Ilic en défense pas plus que celle de Youla en attaque ne changeaient quelque chose puisque, pas rassasié, Andy Cole s'offrait un nouveau but.

Anderlecht voulait savoir quelle marge le sépare encore des meilleurs: voilà la réponse fournie. Une qualification reste pourtant envisageable. A condition de se relever de la punition d'Old Trafford...

Par JEAN-FRANÇOIS LAUWENS (Journal Le Soir du 14 septembre 2000)

Source : Les archives du journal Le Soir

RSC Anderlecht

Ligue des Champions - Groupe G - 1ère journée