Superbe prestation du Sporting bruxellois, victorieux (1-0) de Lyon
Anderlecht à Munich pour un point !
Comme face au Celtic, Anderlecht a sorti la grosse prestation qu'on attendait de lui. Un nul à Munich qualifierait les Bruxellois pour la C 3, voire mieux.
Cest un lieu commun, mais il a la vie dure : Anderlecht n'est jamais aussi fort que quand il est au pied du mur et n'a plus le choix des armes. Comme face au Celtic il y a un mois, Anderlecht a été magnifique et irréprochable, mardi soir, contre l'Olympique lyonnais. Grâce à ce succès et au 0-0 sanctionnant Celtic-Bayern, les Allemands sont derniers du groupe ! Anderlecht ira donc au Bayern, le 10 décembre, pour un nul, suffisant pour obtenir la troisième place, voire même la deuxième ! Au coup d'envoi, les données avaient le mérite de la clarté : Anderlecht devait gagner pour que son ultime match, ne se résume pas à une visite de tourisme. En l'absence de Dindane, suspendu, Hugo Broos avait opté, comme on le supposait, pour un système inédit dans cette configuration-là en tout cas, à savoir un 3-5-2 composé d'un trio Tihinen-Kompany-Deschacht derrière, d'un entrejeu renforcé par Zetterberg et avec un Wilhelmsson monté aux avant-postes aux côtés de Mornar. Chez les Lyonnais, le gardien Coupet avait finalement été contraint de déclarer forfait.
Les Anderlechtois entraient plutôt bien dans le match grâce notamment à un Mornar survolté par l'événement. Pourtant, les Bruxellois allaient ensuite connaître un quart d'heure difficile qui fera craindre le pire tant les Mauves accumulaient les mauvaises relances et tant Zitka était plus sollicité que Puydebois, la doublure de Coupet. Sur un tir d'Elber, alors que les attaquants français paraissaient hors-jeu, le gardien tchèque ne devait de préserver la virginité de son territoire qu'à son montant droit. Mais il est vrai que, quelques instants plus tôt seulement, le scénario aurait pu être considérablement modifié dans l'autre sens si, sur un centre de Deschacht, l'arbitre Messina avait accordé à Anderlecht un penalty qui se serait justifié par l'intervention de la main de Muller dans son rectangle. A Gerland, c'est sur un penalty autrement plus léger que les Bruxellois s'étaient inclinés...
Digéré ce passage à vide, les Sportingmen retrouvaient tout leur allant dans le dernier quart d'heure de la première période pour produire un football de qualité sur un rythme n'ayant rien à envier à celui des Français. Même si les champions de France apparaissaient intrinsèquement supérieurs aux leaders du championnat de Belgique, il était clair aussi que, lorsqu'il évoluait par les flancs, Anderlecht pouvait mettre très sérieusement l'OL en difficulté. D'autant que, devant, Mornar et Wilhelmsson étaient au diapason. A plusieurs reprises, ces joueurs provoquèrent la panique devant les buts de Lyon, notamment à la 35eminute quand un nouveau centre d'un Mornar décidément intenable aboutissait à Tihinen qui, seul devant un but vide, parvenait à galvauder une occasion exceptionnelle d'ouvrir la marque. Anderlecht, auteur du match de qualité que l'on attendait de lui vu les circonstances, n'allait-il pas se mordre les doigts d'avoir ainsi manqué ses plus belles occasions? En seconde période, les organismes étaient manifestement émoussés après la première mi-temps et le rythme déclinait. Cela n'empêchait pas les joueurs de Hugo Broos de revenir régulièrement à l'assaut des buts visiteurs comme quand Puydebois devait intervenir au nez de Mornar sur un centre de Wilhelmsson puis de manière presque miraculeuse sur un essai de Baseggio idéalement servi par le même Suédois.
Mais il semblait dit que l'on doive s'acheminer vers un nul blanc qui, encore une fois dans cette Ligue des champions, n'aurait laissé qu'un goût d'amertume aux Anderlechtois. Eh bien non car, comme contre le Celtic, c'est au forceps qu'Anderlecht ira chercher cette victoire à moins de 20 minutes du terme quand un centre de Kolar trouvait la tête de Tihinen. Auteur d'un raté monstrueux en première période, le Finlandais se rattrapait cette fois de manière imparable : 1-0! Un but qui permet à Anderlecht de continuer à rêver...
Par JEAN-FRANÇOIS LAUWENS (Journal Le Soir du 26 novembre 2003)
Source : Les archives du journal Le Soir
