Genk revient sur terre. Les Limbourgeois lourdement battus chez eux
Il y a eu un peu de suspense, jeudi soir, à la Cristal Arena. Il n'y en aura plus du tout, jeudi prochain à Porto, pour un match retour qui s'assimilera davantage à une sortie de prestige pour des Limbourgeois d'ores et déjà écartés de la course aux poules de l'Europa League après le lourd revers concédé sur leur pelouse, jeudi soir (0-3).
Comme l'avait craint Francky Vercauteren, les joueurs de Genk, malgré un bel enthousiasme non récompensé (notamment en début de seconde période), ont pu mesurer de leurs propres yeux le chemin qu'il leur reste à parcourir avant de pouvoir tutoyer les ténors européens. Cet apprentissage particulièrement cruel leur a été infligé par le FC Porto, une équipe davantage rouée aux vicissitudes de la Ligue des champions qu'à celles de l'Europa League. « Pourtant, expliqua le T1 limbourgeois après la rencontre, je peste davantage sur l'arbitre que sur mes joueurs, qui ont péché à la finition, certes, mais ont eu le mérite de se créer quelques belles occasions. Le penalty qui est sifflé en première période a incontestablement été le moment clé de cette rencontre. Même si ce n'est pas la seule cause de notre défaite, il l'a clairement précipitée. L'arbitre a voulu se mettre en évidence mais n'a visiblement jamais joué au football. Jusque-là, je trouve qu'on tenait bien le choc. Par la suite, on a craqué en fin de match quand Porto a su profiter de sa supériorité numérique. »
Voilà, en quelques mots, le résumé de cette rencontre moins disproportionnée sur la pelouse que le score pourrait le laisser accroire. Avec son métier, ses qualités techniques et sa roublardise, Porto a fait honneur à son statut. Point barre. Bien avant de profiter de l'exclusion logique d'Eric Matoukou (66e), coupable d'un tacle particulièrement dangereux à l'encontre de Moutinho, il a bénéficié du coup de pouce de l'arbitre italien de la rencontre, qui a sanctionné d'un penalty une chute commune de Joneleit et Falcao. L'ex-Carolo a-t-il commis la faute ou en a-t-il été la victime ? La faute a-t-elle bien eu lieu dans le rectangle comme l'a estimé M. Banti ? Rien n'est moins sûr. Chargé de se faire justice, Falcao ne se posa pas de questions.
Pour le reste, Genk ne se montra que trop épisodiquement menaçant en zone de finition. Virevoltant en Jupiler League, le trio De Bruyne-Barda-Vossen ne parvint en effet jamais à élever suffisamment son niveau de jeu. En fin de match, Souza puis Belluschi alourdirent encore la marque via deux frappes de classe… européenne. « On ne méritait peut-être pas de gagner mais on ne méritait pas non plus de perdre sur un score de cette ampleur », analysa De Bruyne. Vercauteren, de son côté, usait du second degré à la question d'un journaliste portugais soucieux de savoir s'il croyait encore en une qualification. « Sincèrement, il y a longtemps que je ne crois plus au père Noël. » Jeudi, les cadeaux étaient plutôt dans les souliers portugais…
VINCENT JOSEPHY (Journal
Le Soir du 20 août 2010)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
