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RSC Anderlecht

FC Barcelone

 
163e match européen du RSCA
 
1/8 de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe 1989-90. (Match aller, le 18/10/1989)
   
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compo    
     
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
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 23'
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Unzué (G)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 75'
 
 
 
 
 35'
   
 
 
 
 46'
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
11' 
Milan Jankovic
 
 
 
46' 
Marc Degryse
 
 
 
 
 
Stade Constant Vanden Stock à Bruxelles. (30.000 spectateurs)
 
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Si le Barça a claqué un milliard... (Journal Le Soir du 20 octobre 1989)

Les commentaires allaient bon train, hier matin, dans toute la Belgique sportive, charmée par le spectacle grandiose offert, mercredi soir, sur la pelouse du Parc Astrid, par les protagonistes de la rencontre Anderlecht-Barcelone. Une rencontre comme on en voit une tous les dix ans dans notre pays, ponctuée par une indiscutable victoire bruxelloise.

Le Sporting, qui a consenti un effort colossal durant la dernière campagne de transferts, vient ainsi de toucher les premiers dividendes de son audacieuse politique. Il n'éliminera peut-être pas le Barça, dans quinze jours, au Camp Nou, mais il aura à coup sûr marqué de sa griffe l'édition 89-90 de cette Coupe des Coupes.

La performance réalisée avant-hier aux dépens de la phalange catalane appellera en effet aux quatre coins du Vieux Continent les éloges les plus flatteurs. Et la valeur marchande de ses joueurs s'en trouvera encore bonifiée. S'il est vrai que Barcelone a dépensé plus d'un milliard de nos francs, ces derniers mois, pour répondre aux exigences de son nouveau mentor Johan Cruyff, alors l'effectif dont est aujourd'hui propriétaire l'état-major du Sporting représente une véritable fortune!

Au travers de cet affrontement entre titans, Marc Degryse, par exemple, est sorti à son avantage du duel de prestige qui l'opposait au Hollandais Ronald Koeman, acquis au PSV pour la somme fabuleuse de 250.000.000 FB. Notre petit Royaume avait crié à la folie, l'été dernier, à l'annonce du débours consenti par le Sporting mauve et blanc pour acquérir les services de Degryse. Cent millions, c'était effectivement un transfert-record dans l'histoire de notre football. Mais force est bien de constater aujourd'hui que les dirigeants anderlechtois ont placé leur argent dans une bonne banque. Ni median ni attaquant de pointe, ni ange ni démon, Degryse a éclaboussé ce mercredi de sa classe ce match de rêve, réussissant, par sa vivacité, son imagination débordante et son adresse époustouflante, à porter ombrage à la phénoménale puissance d'action de Koeman.

- Si nous parvenons encore à donner le change, écrivait cette semaine Michel D'Hooghe dans l'organe officiel de La Vie Sportive, c'est grâce à notre adresse technico-tactique.

Connaisseur, le président fédéral aura, comme chaque puriste, apprécié à son juste prix l'exhibition d'un garçon qui, comme prévu, n'en finit plus de s'épanouir depuis son arrivée au Parc.

Le style de jeu imposé par De Mos aux Mauves colle comme un maillot à la peau de Degryse. Marc se délecte de ce football d'attaque et d'instinct qui lui permet d'exploiter toutes les ressources de son fabuleux talent. Il est devenu le relayeur d'élite, le sens giratoire, le sas par lequel doivent impérativement transiter les offensives victorieuses.

- Qu'il est facile d'évoluer dans un tel contexte, attestait lui-même, mercredi soir, l'ex-Brugeois, modèle d'altruisme et de modestie. Je ne remercierai jamais assez Anderlecht d'avoir cru en moi. Même si la pression qui pèse sur le club est beaucoup plus forte ici que partout ailleurs, je joue au Sporting comme je respire. Complètement relax. Grâce à la confiance de mon entraîneur et au travail de mes équipiers.

Degryse ne doutait pas que les détracteurs l'attendaient au tournant, prêts à le démolir au premier dérapage. Il ne leur a pas procuré cette satisfaction.

Mieux même: non content de composer le menu du festin, il l'offre lui-même, en guise de remerciement, à la foule anderlechtoise qui l'a adopté sur-le-champ. Tout en début de seconde période, il arma du pied droit un tir qui crucifia Zubizarreta pour la seconde fois de la soirée.

- Ce but, reconnaissait-il, m'a inondé de joie mais je ne suis pas obsédé par l'idée de marquer. En 87-88, j'avais inscrit 22 buts pour le compte de Bruges en championnat. Mais en Coupe d'Europe, où nous avions atteint les demi-finales, j'avais trouvé une seule fois le chemin des filets. C'était tout juste si les supporters et les dirigeants du Club ne me l'avaient pas, à l'époque, reproché.

Cette saison-là, rappelez-vous, Bruges avait tour à tour éliminé, en Coupe de l'UEFA, le Zenith Leningrad, l'Etoile Rouge de Belgrade, le Borussia Dortmund et le Panathinaïkos. Avant d'hériter, sur le chemin de la grande finale, de l'Espanol de... Barcelone qu'il battit d'abord à Bruges sur le score de... 2-0 avant de s'incliner au retour, après prolongation, par 3-0!

- Comparaison n'est pas raison en football, insistait De Grijse comme pour se rassurer. Anderlecht vient de remplir à la perfection le premièr volet de son contrat en s'imposant dans la première manche sans concéder le moindre but. Il lui reste maintenant à parachever le travail en trouvant l'ouverture au Camp Nou. Mais ça, c'est pour dans quinze jours. A chaque semaine suffit sa peine.

Et son bonheur...

Par JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 20 octobre 1989)

Source : Les archives du journal Le Soir

 
 
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