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AJ Auxerre

Standard de Liège

 
118e match européen du Standard de Liège
 
1/8 de finale de la Coupe UEFA 1992-93. (Match retour, le 8/12/1992)
   
     
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 83'
 
 41'
 60'
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 80'
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 21'
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 85'
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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 85'
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
     
 
 
 
 
 
 
 
 
70' 
Daniel Dutuel
 
 
 
83' 
Gérald Baticle
 
 
 
 
 
Marc Wilmots
 87'
 
M. Patrick Kelly
 
Stade de l'Abbé-Deschamps à Liège. (16.600 spectateurs)
 
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L'exclusion de Genaux et la faiblesse de l'arbitrage n'expliquent pas à elles seules l'élimination des Rouches

L'interminable partie de cache-cache opposant, depuis quinze jours, Guy Roux à Arie Haan a finalement accouché d'un secret de polichinelle. C'était bien, au bout du compte, les deux équipes généralement attendues qui avaient pénétré hier soir sur la pelouse d'un stade Abbé Deschamps débordant d'enthousiasme et de passion. Côté français, confiance avait été accordée, sur le flanc gauche, au jeune Malgache Rabarivony tandis que la phalange principautaire offrait le visage réconfortant d'une formation type ayant récupéré tout à la fois les services de Bettagno et Wilmots. A l'inverse de Vos, laissé sur le carreau, Patrick Vervoort était bien présent lui aussi, avec le concours, comme prévu, d'une piqûre anesthésiante de nature à soulager ses douleurs intercostales. Ainsi reconstitué, pour le plus grand plaisir du petit millier de sympathisants liégeois en transhumance en Yonne, le Standard entreprit dans un premier temps de canaliser les premières vagues offensives d'un adversaire visiblement décidé à en terminer le plus vite possible. Ainsi Bodart fut-il heureux de voir échouer à côté de son but une reprise de Martins qui le contraignit encore, au quart d'heure, à repousser le ballon des deux poings. La partie avait ainsi débuté à un rythme d'enfer. Mais à l'inverse du match aller, il revenait cette fois à l'AJA de donner le ton. Soutenu inconditionnellement par son public, Auxerre justifiait avec éloquence la flatteuse réputation qu'il s'est forgée au fil de ses succès à domicile. Invaincu sur ses terres depuis le 20 janvier 91, il dégageait une formidable impression de maîtrise et de confiance. Ses joueurs voltigeaient aux quatre coins de leur terrain fétiche. Les Rouches avaient vraiment beaucoup de mérite à conserver la tête froide au plus fort de cet ouragan soufflant rageusement en direction de Bodart. Et une fois encore, il convenait de souligner les mérites de Guy Hellers. Ayant retroussé les manches jusqu'au-dessus des biceps, le Luxembourgeois transcendait à nouveau tout son entourage par sa phénoménale puissance d'action et un altruisme confinant parfois au sacrifice.
Au fil des minutes, la nervosité gagna les acteurs des deux camps. Mahé récolta le bristol jaune alors que Bodart devait sauver la mise, de toute justesse, sur une reprise aérienne de Baticle. Le danger restait permanent devant l'ultime rempart liégeois et le pire faillit survenir, juste avant la pause quand, à la suite d'une faute de Genaux, pénalisé à son tour d'un avertissement, Dutuel centra au deuxième poteau pour Prunier. Chacun croyait au but mais Bodart, au prix d'un formidable saut de carpe, parvint à neutraliser le heading du capitaine bourguignon. La doublure internationale de Preud'homme s'érigeait à sa manière en figure de proue d'une formation au rendement très inégal. D'aucuns, en effet, jouaient bien en deçà du rendement escompté. Nous songions, notamment, sans en lui tenir rigueur, à Alain Bettagno. Relevant de blessure, à court de compétition, l'ex-Serésien avait cherché ses marques tout au long de la première période. Mais Haan, sacrément limité au niveau des solutions de rechange, choisit de maintenir sa confiance à tous ses éléments, à l'entame de l'ultime ligne droite débouchant sous la banderole.
La partie devint d'autant plus inégale qu'à la 60e minute, l'arbitre, qui avait eu une fâcheuse tendance à sanctionner les fautes à sens unique, au détriment de nos compatriotes, n'hésita pas à brandir la carte rouge sous le nez de Genaux, coupable d'une faute par l'arrière sur Rabavirony. A dix contre onze, l'affaire tournait brutalement très mal pour nos compatriotes. Et pourtant, un exploit individuel de Bettagno, annihilé du bout des crampons par Mahé, fit parcourir un grand frisson dans le stade. L'AJA avait tremblé. Pour la première et dernière fois. Car peu après, alors que Demol était monté aux créneaux un peu en désespoir de cause, Vahirua servit sur un plateau d'argent Gérald Baticle. L'avant-centre nordiste crucifia Bodart et Dutuel l'imita peu après, scellant le sort de la rencontre... et du football belge en Coupe de l'UEFA. Le coup de patte victorieux de Wilmots survenait trop tardivement. Comme Anderlecht, le Standard était défenestré de l'Europe.

JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 9 décembre 1992)

Source : Les archives du journal Le Soir
 
 
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