L'Antwerp a lutté avec beaucoup de brio dans cette finale qui fut passionnante, mais la supériorité technique de Parme a fait la différence (Journal
Le Soir du 13 mai 1993)
Les Anversois de Walter Meeuws n'ont pas remporté la finale de la Coupe des vainqueurs de Coupe, mais on peut dire qu'ils ont fait honneur au football belge en offrant une superbe réplique à cette équipe de Parme qui avait craint un moment de ne pouvoir aligner Georges Grün.
Dans une rencontre qui allait se révéler d'entrée passionnante, les deux équipes ne s'accordèrent pas un seul instant d'observation. Étalant tout de suite une évidente supériorité technique, Parme trouva rapidement la récompense de ses efforts. Dès la 9e minute, Benarrivo, qui montait régulièrement sur le flanc droit, centra pour Melli dont la reprise de la tête ne fut sauvée que miraculeusement par Stojanovic. Malheureusement, sur le coup de coin qui suivit, la balle repoussée par le gardien anversois aboutit dans les pieds de Minotti dont la reprise, absolument superbe, échoua dans le plafond du but belge: 1-0.
On craignait le pire pour les hommes de Walter Meeuws, mais leur réaction fut instantanée. Deux minutes plus tard, une passe géniale de Czernia isola Severeyns qui rétablit l'égalité d'un tir sans pardon: 1-1.
Pendant un quart d'heure, l'Antwerp tint tête avec beaucoup de brio aux coéquipiers de Georges Grün. La rencontre était particulièrement spectaculaire. Peu à peu cependant, la maîtrise de l'équipe italienne fit pencher la balance en sa faveur. Plus d'une fois, les débordements de Benarrivo mirent la défense anversoise en difficulté.
Après que Pin eut remplacé Zoratto, blessé, Parme trouva à nouveau l'ouverture. Peu après la demi-heure, un centre d'Osio fut repris de la tête par Melli qui se montra plus prompt que Stojanovic: 2-1.
L'Antwerp accusa alors le coup et souffrit même jusqu'au repos. Un troisième but, inscrit à nouveau par Melli, fut annulé pour un hors-jeu discutable. Sur cette phase, qui avait été parfaite dans sa réalisation, l'attaquant ne se trouvait pas en position fautive au moment où la passe lui avait été adressée. Cela permit aux Anversois de regagner les vestiaires avec un certain espoir.
Le début de la seconde mi-temps confirma toutefois la suprématie de l'équipe italienne qui pressait de plus en plus l'Antwerp au bord de l'asphyxie. Les hommes de Meeuws commettaient d'ailleurs de nombreuses erreurs techniques. L'ancien patron des Diables rouges fut contraint de remplacer Jacovljevic, noyé au milieu du terrain, par Van Veirdeghem.
À la 62e minute, Melli, qui avait poussé un peu trop son ballon, rata une nouvelle occasion. Stojanovic réussit à le contrer au dernier moment. Quelques ins-tants plus tard, Scala remplaça Osio par Pizzi afin de renforcer son milieu de terrain. C'était le deuxième changement de l'entraîneur parmesan qui renonçait ainsi définitivement à utiliser son joker Asprilla, le tombeur du Milan AC.
À la suite d'un coup franc accordé pour une faute sur Czernia, l'Antwerp inquiéta un instant son adversaire. Un coup de tête de Kiekens ne passa pas bien loin du poteau du but italien.
Au fil du temps, la fatigue commença toutefois à se faire sentir dans les rangs anversois, les Italiens paraissant d'ailleurs assurer le résultat. À quelques minutes de la fin, Cuoghi échappa au piège du hors-jeu et s'en alla battre sans difficulté le gardien Stojanovic. Tout était dit.
Meeuws fit monter Moukrim pour Segers. Lehnhoff eut une dernière occasion de marquer, mais il échoua sur Ballotta. La meilleure équipe l'emportait, mais l'Antwerp pouvait quitter Wembley la tête haute.
Les hommes de Walter Meeuws ont été fidèles à leur réputation. Ils ont largement contribué à faire de cette finale de la Coupe des Coupes un très grand match. Il n'y avait décidément pas de honte à s'incliner, hier, dans le temple du football anglais, devant cette Charmeuse de Parme!
JEAN-LOUIS DONNAY (Journal
Le Soir du 13 mai 1993)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
