Spartak Moscou |
Royal Antwerp FC |
47e match européen du Royal Antwerp FC |
1/2 finale de la Coupe des vainqueurs de coupe 1992-93 (Match aller, le 7/04/1993) |
79' |
87' |
49' |
87' |
58' |
58' |
G. Staučė (G) |
Wim De Coninck (G) |
87' |
58' |
36' |
Andrei Piatnitski |
M. Leif Sundell |
S Stadion Luzhniki à Moscou. (75.000 spectateurs) |
La finale de Wembley n'est plus un rêve inaccessible ! (Journal Le Soir du 8 avril 1993) Spartacus conduisit dans la Rome antique la révolte des esclaves. C'est en référence à ce glorieux leader que Nikolaï Starostine baptisa en 1935 le club dont il assume toujours aujourd'hui, à 92 ans, la présidence d'honneur. Le Spartak a du coffre, du coeur, de la générosité. Même s'ils ne gagnent pas bien lourd - leur prime de match, hier, oscillait entre... 1 et 7 dollars -, ses joueurs mettent toujours un point d'honneur à défendre leurs couleurs avec méthode et panache. Invaincus depuis juin 1992, ils ont encore étalé leur bravoure ce mercredi sous les yeux de 75.000 spectateurs et d'un super-invité de marque. À trois semaines du référendum, Boris Eltsine avait tenu, comme il l'avait déjà fait lors de la venue de Feyenoord, à honorer de sa présence ce match de Coupe d'Europe, appelé à se disputer sur une surface de jeu qui n'avait de pelouse que le nom. Ayant épouvantablement souffert durant l'interminable hiver, le terrain offrait l'aspect désolant d'un bac à sable truffé de pièges pour les footballeurs à crampons. Ainsi, les joueurs étaient-ils constamment en rupture d'équilibre, à l'image de Czerniatynski qui, bien lancé par Lehnhoff, fut trahi par son pied d'appui au moment où, après quelques minutes seulement, il s'apprêtait à fusiller Cherchesov. Les Russes avaient failli se faire cueillir à froid. Assez curieusement, ils paraissaient éprouver bien plus de peine que leurs hôtes à s'adapter à l'état désastreux du sol. Mais au fil des minutes, leur jeu gagna en densité et en précision, Stojanovic devant effectuer une première sortie face à Mamedov après un quart d'heure de jeu. La pression locale était toutefois bien loin d'être terrifiante. Les Moscovites se méfiaient comme de la peste des contres adverses. Czernia les rappela encore à la prudence d'une jolie volée à la demi-heure. On croyait nos compatriotes engagés dans un voyage sans histoire quand, brutalement, Piatniski alluma la mèche d'un sacré pétard. D'un tir foudroyant, le meilleur buteur européen du Spartak logea la balle dans la lucarne, déclenchant dans la foulée un véritable feu d'artifice (1-0). Tour à tour Beschastnikh cannona sur le montant, Klestov un rien au-dessus de la transversale et Popov juste à ras de la cible. En dix minutes, l'Antwerp aurait pu, avec un brin d'infortune, encaisser quatre buts! Le repos tombait ainsi à point nommé pour permettre à Walter Meeuws de remettre un peu d'ordre dans ses idées et du calme dans l'esprit de ses joueurs. Dès le début de la seconde période, Moscou reprit le chemin de l'offensive, acculant Kiekens à commettre une faute, sanctionnée d'un avertissement qui l'empêchera de jouer la seconde manche. Les Anversois étaient condamnés à desserrer l'étau, sous peine de courir derechef à l'asphyxie. Par l'entremise de Czernia, ils tentèrent vaillamment de renverser le cours des événements, forçant plusieurs corners d'affilée. Sans résultat concret, hélas. On nota encore, à la 65e minute, un joli mouvement triangulaire entre Severeyns, Lehnhoff et Czerniatynski, lequel loupa la conclusion d'un fifrelin alors qu'à l'autre bout du champ d'action, Pyatniski contraignait encore Stojanovic à une belle parade. L'issue de la partie, et sans doute de la qualification, pouvait basculer à tout moment sur un coup de dés. Elle demeura en tout cas passionnante jusqu'au bout, grâce, surtout, à l'obstination mise par les Belges à arracher vaille que vaille l'égalisation. À sept minutes du terme, à la suite d'une faute sur Severeyns, Lehnhoff catapulta des vingt-cinq mètres un coup franc que le mur local dévia à côté de la cible. Jamais, en cette froide soirée moscovite, la réussite n'avait daigné sourire à nos représentants qui s'inclinaient ainsi par le plus petit écart, mais avec tous les honneurs. La revanche, jeudi en quinze, au Bosuil, vaudra la peine d'être vécue! JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 8 avril 1993) Source : Les archives du journal Le Soir |
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