UN GRAND ET... INUTILE EXPLOIT ! (Journal Le Soir du 31.03.1994)
Match nul contre les champions d'Italie! Les Anderlechtois regretteront encore longtemps la déroute de Brême!
De notre envoyé spécial à MILAN
Le public milanais ne s'est pas déplacé en rangs serrés, hier soir, à San Siro pour cette rencontre de la Ligue des champions. La location avait été plutôt discrète. A 24 heures du coup d'envoi, 31.000 billets avaient été vendus, y compris les abonnements, ce qui est fort peu pour le club le plus riche d'Italie. Ils étaient finalement moins de 45.000 alors que les deux équipes pénétraient sur la pelouse. Silvio Berlusconi, grand vainqueur des dernières élections italiennes et président du club milanais, était finalement parvenu à trouver un moment dans son emploi du temps particulièrement chargé pour assister à la rencontre. On sait l'importance psychologique que constitue la présence de «Sua Emittenza» pour les joueurs de Capello.
Les Anderlechtois connurent un premier quart d'heure difficile. C'était d'ailleurs à prévoir. Les joueurs italiens se créèrent deux superbes occasions par Raducioiu et Massaro qui furent contrés de justesse respectivement par De Wilde et Nwanu.
Partis à 100 à l'heure, les Milanais ralentirent ensuite le rythme permettant aux Anderlechtois de reprendre un peu d'air. A la 16e minute, Nilis hérita d'un bon coup franc aux abords du rectangle adverse, mais il tira au-dessus de l'objectif.
Les champions de Belgique, peu précis à la relance en début de rencontre, prirent de l'assurance au fil des minutes, contenant sans difficulté les offensives souvent fort brouillonnes des Milanais.
La pression italienne se fit à nouveau ressentir plus nettement dans les dernières minutes de la première période, mais la sobriété de Filip De Wilde, qui sortit avec autorité devant Raducioiu à la 42e minute, préserva le nul blanc jusqu'au repos.
Dès la reprise, les Mauves témoignèrent à nouveau de beaucoup de discipline et de lucidité. Les Milanais inquiétèrent De Wilde par de bons tirs à distance, trop peu précis néanmoins pour tromper le gardien du Sporting. Ce furent d'ailleurs les Anderlechtois qui se créèrent la plus belle possibilité à la 56e minute. Johnny Bosman reprit en déséquilibre au second poteau un centre de Haagdoren mais le ballon frappa l'extérieur du poteau milanais.
L'organisation défensive de l'équipe de Boskamp était sans faille et les Italiens, peu convaincants, n'arrivaient finalement que très peu souvent dans le rectangle anderlechtois. Les Mauves, qui avaient laissé la direction du jeu à leurs adversaires en première période, développèrent à leur tour quelques mouvements de bonne qualité. L'un d'eux faillit même amener le premier but à la 65e minute. Servi par Haagdoren, Degryse remit le ballon de la tête dans l'axe vers Bosman. Le Hollandais dévia le ballon vers Nilis qui croqua son tir en foulée alors que le but lui était ouvert.
Trois minutes plus tard, Albertini expédia le ballon sur la base du piquet à la suite d'un coup franc tiré puissamment des 20 mètres.
Les Milanais haussèrent légèrement le ton dans les dix dernières minutes pour tenter de faire la différence. Mais les Anderlechtois avaient fermé boutique en dépit d'une dernière tentative de la tête de Simone.
Les joueurs du parc Astrid ont sans doute réalisé, hier soir, la plus belle performance de leur saison. Elle sera malheureusement inutile. Après l'écrasante victoire de Porto à Brême, les champions de Belgique n'ont, en effet, plus la moindre chance de se qualifier pour les demi-finales. A s'en mordre les doigts...
Par JACQUES HERENG (Journal Le Soir du 31 mars 1994)
Source : Les archives du journal Le Soir
