LES MAUVES DISENT ADIEU AUX DEMI-FINALES (Journal Le Soir du 17.03.1994)
Pris à froid par un but de Drulovic, les Anderlechtois méritaient d'égaliser en seconde mi-temps. Mais ils ont loupé toutes leurs occasions !
Les dirigeants anderlechtois n'avaient pas gardé du printemps portugais un fameux souvenir. En 1978, en quarts de finale d'une Coupe des coupes que le Sporting allait remporter, il avait fallu interrompre la rencontre sous les trombes d'eau qui s'abattaient sur le stade Das Antas et reprendre le jeu le lendemain. Quelle différence avec la température presque estivale qui régnait, hier, à Porto, pour les retrouvailles des deux équipes.
Johan Boskamp avait confirmé la formation qu'il nous avait communiquée la veille, mais Bobby Robson avait dû se résoudre, en dernière minute, à laisser sur le banc des réserves son défenseur le plus efficace, Fernando Couto, insuffisamment rétabli d'une blessure.
On s'y attendait, les Anderlechtois commencèrent la rencontre de manière prudente, en tâchant de réduire au maximum les espaces. Johan Boskamp avait résolument opté pour une tactique attentiste de manière à assurer le gain d'un point. Il dut rapidement modifier ses plans. Après neuf minutes seulement, son équipe fut une première fois prise en défaut. Les défenseurs anderlechtois, sous la direction de Chidi Nwanu, remontèrent le terrain de manière à tendre le piège du hors-jeu, mais Danny Boffin, sur la droite, tarda à s'aligner sur ses équipiers, permettant ainsi à Timofte de lancer Drulovic dans l'axe. L'attaquant serbe se retrouva seul devant De Wilde et ouvrit facilement la marque en glissant le ballon à ras du montant (1-0).
Pris à la gorge, les Anderlechtois, qui ne s'alignaient qu'un attaquant, Luc Nilis, ne parvinrent pas à réagir. Ce sont d'ailleurs les joueurs Portugais qui se montrèrent les plus dangereux, inquiétants De Wilde par de longs ballons aériens.
Il fallut une bonne demi-heure aux Anderlechtois pour porter le danger devant le but portugais. Après un beau travail préparatoire sur la gauche, Luc Nilis adressa un centre vers Boffin dont le reprise de la tête fut contrée par Rui Jorge. Quelques instants plus tard, Nilis tira violemment au but mais le ballon fila de peu au-dessus du but. Le jeu des champions de Belgique restait malgré tout très approximatif. Leur entrejeu, notamment, était régulièrement mis en difficulté face à une équipe lusitanienne dont le rythme de jeu n'était pourtant pas très élevé. A la 34e minute, Domingos se retrouva à son tour en bonne position mais, se croyant lui-même en position de hors-jeu, il arrêta son action alors que l'arbitre n'avait pas sifflé.
Le Sporting revint à la charge dans le dernier quart d'heure mais sans plus approcher le but défendu par Vitor Baia. Les Anderlechtois manquaient, bien entendu, de poids en attaque. A la mi-temps, Johan Boskamp se résolut à faire monter Johnny Bosman en remplacement de Bruno Versavel qui avait, il est vrai, été fort discret depuis le début de la rencontre.
L'équipe du parc Astrid se porta résolument en attaque dès la reprise. Et elle hérita de plusieurs occasions franches. Luc Nilis tout d'abord fut à deux doigts d'égaliser à la suite d'un magnifique tir du gauche détourné de justesse par le gardien de Porto. Quelques instants plus tard, Crasson s'éleva dans les airs et expédia le ballon sur le piquet. A la 59e mn, Nwanu inquiéta à son tour Vitor Baia d'un bon tir à distance qui frôla la transversale. Les Anderlechtois méritaient l'égalisation et faillirent à nouveau l'obtenir par Nilis, en embuscade, qui plaça le ballon de peu à côté, après un bon service dans l'axe de Suray.
Les Portugais se ressaisirent et manquèrent à leur tour deux belles occasions. Un coup franc de Timofte heurta tout d'abord le piquet à la 64e mn. Trois minutes plus tard, Secretario, seul au second poteau piqua le ballon de la tête mais sur De Wilde.
Les Anderlechtois n'épargnèrent pas leur énergie au cours du dernier quart d'heure pour revenir à la hauteur de leurs adversaires. Mais ils avaient laissé passer leur chance. Les Portugais assurèrent leur victoire dans les arrêts de jeu par Secretario (2-0) refermant ainsi sans doute définitivement les portes des demi-finales au nez des joueurs du Sporting.
Par JACQUES HERENG (Journal Le Soir du 17 mars 1994)
Source : Les archives du journal Le Soir
