Hajduk Split

Anderlecht: plus d'espoir, mais des promesses... (Journal Le Soir du 20.10.1994)

Distancé après une demi-heure de jeu, le Sporting a eu les occasions pour égaliser avant le deuxième but croate. Les Mauves méritaient mieux!

De notre envoyé spécial à SPLIT

On avait promis aux Anderlechtois une chaude réception dans le stade du Poljud. On ne fut pas déçu. Portés par quelque 30.000 spectateurs enthousiastes, les joueurs du Hajduk ne pouvaient rêver d'ambiance plus favorable. Les Mauves, eux, n'étaient encouragés que par une poignée de fidèles, perdus dans cette immense cuvette. Mais, aussi, surprise bien sympathique, par une petite centaine de Casques bleus belges de retour de Bosnie. Cet adjuvant moral était le bienvenu pour l'équipe de Johan Boskamp qui était lourdement handicapée par l'absence de neuf joueurs, dont six titulaires en puissance. Si la température était idéale pour la pratique du football (15o environ), le terrain, lui, bosselé et sec, ne favorisait pas les techniciens.

Ce Sporting inédit, avec Boffin promu capitaine et Peiremans porteur du numéro 10, surprit par son sang-froid et sa maîtrise à écarter Anasovic et ses amis loin de sa cage. Pendant une bonne vingtaine de minutes, les Anderlechtois s'approprièrent même la suprématie au milieu du jeu. Zetterberg, remarquable de courage malgré l'effet de ses antiobiotiques, fut même bien près de porter son équipe au commandement. Profitant d'un effort de Weber, le Suédois tenta un tir tendu à ras de terre que Gabric ne put que détourner en coup de coin. Le Hajduk n'en menait pas large et ne se montrait menaçant que lorsque Asanovic entrait en possession de balle. Sa défense trahissait d'évidents signes de faiblesses. Sentant que le fil de la partie leur échappait, les Croates accélérèrent petit à petit les échanges.

Il fallut toute la vigilance de De Wilde pour empêcher Mornar de libérer les siens. Dans la foulée, Asanovic tenta sa chance de loin mais trouva une nouvelle fois le portier mauve. Passée la demi-heure de jeu, les troupes de Katalenic, prirent franchement l'initiative. A la 33e minute, ils furent récompensés. Sur un coup de coin, un ballon dégagé de la tête par Zetterberg parvint à Pralija. Le défenseur ne se posa pas de question et décocha un envoi des 25 mètres, malheureusement dévié, qui prit De Wilde à contre-pied (1-0). Ce but était sévère pour la jeune équipe anderlechtoise dont on se demandait si elle allait avoir les ressources morales nécessaires pour revenir.

Peu avant de regagner les vestiaires, à la suite d'un travail remarquable de Peiremans, par ailleurs irréprochable, Weber eut une superbe occasion de relancer le RSCA dans le Ligue de champions. Hélas, son tir échoua largement au-dessus de la cage de Gabric.

Nullement abattus par la tournure des événements, les Mauves entamèrent le second acte avec une motivation décuplée. Une nouvelle fois, Hajduk sembla se satisfaire d'un rôle mineur. Cette tactique faillit lui coûter cher car Crasson, d'un coup de tête volontaire, fut bien près de surprendre le gardien croate. Au plus fort de la domination anderlechtoise, Erceg se présenta seul devant De Wilde. Le poteau vint au secours du dernier rempart belge. Bosman et, surtout Weber, d'une tête qui paraissait facile à exploiter insistèrent encore.

Dans les dernières minutes de cette partie fort agréable, les jeunes Anderlechtois lancèrent tout dans la bataille. Boffin, d'un envoi à bout portant, puis Crasson, qui vit sa tête arrêtée à même la ligne par un défenseur, auraient mille fois mérité d'égaliser. Hélas! Butorovic, à quatre minutes de la fin, tua tout suspense. Le but de Weber, inscrit à soixante secondes de la fin, mit un peu de baume sur le coeur des Mauves. Il était malheureusement trop tard.

Par SERGE TRIMPONT (Journal Le Soir du 20 octobre 1994)

Source : Les archives du journal Le Soir

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Ligue des Champions - Groupe C - 3ème journée