Notre football est de plus en plus moribond. Le champion de Belgique battu par celui de Chypre. Nul n'aurait imaginé ça il y a quelques années. Et pourtant... (Journal
Le Soir du 14 août 1997)
Etait-ce l'importance de l'enjeu, mais les champions de Belgique furent méconnaissables en territoire chypriote. Battus sur le score de 2-0, les joueurs de Jos Daerden ont hypothéqué, de manière aussi inexplicable que surprenante, leurs chances de poursuivre l'aventure lucrative en Ligue des champions.
Une tuile de dimension s'était abattue, la veille au soir, sur la délégation lierroise. Tout en fin d'entraînement, Thomas Zdebel, la nouvelle coqueluche du SK, ressentit une contracture lui tenailler le haut de la cuisse. L'alerte générale fut aussitôt déclenchée, mais, en dépit de tous les soins dont il fit l'objet au cours des heures précédant la partie, le stratège allemand dut jeter l'éponge, ce mercredi, en cours d'échauffement. Daerden choisit d'étoffer défensivement son secteur médian en faisant appel à Bovri au coup d'envoi d'une partie disputée dans un stade quasi comble, devant 11.000 supporters enfiévrés.
Comme Mouscron sur les terres d'Apollon, le Lierse connut une entrée en matière plutôt laborieuse. Secoué sans être réellement malmené, le Lierse crut bien pouvoir atteindre le cap de la mi-temps sans dommage. Les événements se précipitèrent toutefois dans les cinq dernières minutes de la première période. Vande Walle, qui venait de s'illustrer par deux arrêts de classe, calcula d'une façon plus qu'approximative la trajectoire du ballon sur un centre aérien qu'il repoussa sur le corps du petit Okkas, lequel ne rata pas cette grosse occase (1-0). Ce but tombait au plus mauvais moment. Ses conséquences auraient pu être gommées, sur-le-champ, si, avec un brin de chance, Hasenhüttl était parvenu dans la foulée à intercepter un remarquable service de Huistra.
La deuxième période du Lierse, dépourvu de créativité, fut tout aussi brouillonne. A l'exception d'une reprise de Huistra et d'une tentative du même Haagdoren en fin de rencontre, le Lierse n'inquiéta jamais le gardien d'Anorthosis. Pire, les joueurs de Daerden éprouvèrent d'énormes difficultés pour développer leur jeu habituel, s'exposant à des dommages irréparables. La dernière minute fut d'ailleurs cauchemardesque : une hésitation de Serneels et d'Eftevaag permit à Michaelovic de doubler la mise (2-0). Catastrophe pour le Lierse, désormais condamné à l'exploit au Lisp.
JEAN-LOUIS DONNAY (Journal
Le Soir du 14 août 1997)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
