Et le jackpot cracha tout son trésor... (Journal
Le Soir du 28 août 1997)
Chauffée à blanc par une sono d'enfer, l'ambiance était à la fête, hier soir, au coup d'envoi d'un match que le Lierse était condamné à entamer à tombeau ouvert. Juste avant que les deux formations n'apparaissent sur le terrain, le préposé au micro lança un dernier et vibrant appel aux supporters, en leur demandant de soutenir sans réserve leurs joueurs tout au long de cette partie «historique». Plus d'une fois, ces derniers jours, Daerden avait mis l'accent sur l'importance du soutien populaire. Mais il n'était pas facile, à 6.000 et quelque, de faire du bruit pour 15.000. Comme il n'était pas simple, pour les Pallieters, de résorber en 90 minutes l'écart de deux buts stupidement concédés, 15 jours plus tôt, en terre chypriote.
Fort heureusement, nos compatriotes pouvaient compter ce mardi sur le retour de Thomas Zdebel. Il faisait frais, la pelouse, légèrement humidifiée, favorisait la circulation du ballon, toutes les conditions étaient donc réunies pour permettre au Lierse de mettre, d'entrée de jeu, la pression. En fait de pression, ce fut plutôt une tornade qui se mit à souffler sur les visiteurs. Comme un seul homme, le Lierse se rua à l'assaut de Famagusta avec une telle générosité mais aussi un tel aveuglement qu'il se ménagea en fin de compte très peu d'occasions réelles au cours de ce tonitruant prologue. S'accrochant au bastingage sous la déferlante, l'opposition croyait avoir accompli le plus dur lorsque, après 20 minutes, l'arbitre la sanctionna, beaucoup trop sévèrement, de la pénalité suprême à la suite d'une intervention sur Haagdoren dont le simulacre de vol plané fut royalement récompensé. Van Meir s'empressa aussitôt de convertir le coup de réparation, gommant d'un coup de botte la moitié du handicap lierrois. Jusqu'au repos, nos champions inquiétèrent encore l'excellent Panayiotou par Brocken, Van Meir, Van Kerckhoven, Hasenhüttl et Leen mais durent aussi composer avec les manoeuvres de diversion menées, avec une réelle habileté et parfois même un réel danger, par les «bleu et blanc» méditerranéens.
Le temps de reprendre leur souffle durant la pause et les Lierrois réinjectèrent toute leur puissance d'action dans une seconde période entamée sous les auspices les plus favorables. On rejouait depuis deux minutes, en effet, quand Brocken décocha un tir que Panayiotou ne parvint pas à maîtriser, pour le plus grand bonheur de Hasenhüttl, à la conclusion (0-2). Vandewalle fut alors sauvé par son poteau à la suite d'un dégagement de sa défense malencontreusement contré. Les dieux étaient avec le SK qui procéda dans la foulée au remplacement de Hasenhüttl, blessé et salua l'exclusion, parfaitement justifiée celle-là, de Ioannou. A 11 contre 10, la tâche devenait encore plus aisée pour les Belges. Et quasiment désespérée pour l'opposition qui faillit encore mettre le genou à terre sur un envoi de Van Meir et craqua d'une pièce, à 6 minutes du terme, à la suite d'une ultime offensive de Haagdoren.
JEAN-LOUIS DONNAY (Journal
Le Soir du 28 août 1997)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
