Mission réussie à Villeneuve d'Ascq : l'Excelsior passe avec brio
Des trois clubs belges engagés ce mardi sur la scène internationale, la mission la plus délicate était, à coup sûr, dévolue à nos représentants wallons. Ayant en effet été tenu en échec sur l'île d'Aphrodite, voici 15 jours, Mouscron était impérativement condamné à trouver la voie des filets au cours de cette deuxième manche du second tour éliminatoire. Tâche dont les troupes de Hugo Broos s'acquittèrent avec brio, ajoutant la manière au résultat et témoignant d'un bout à l'autre de la partie d'une réconfortante mâturité. La foule des supporters ne s'y trompa point, réservant en fin de match à ses idoles une ovation cent fois méritée. Ce vendredi, le club cher à Jean-Pierre Detremmerie accompagnera donc à nouveau les prestigieux Anderlecht et FC Brugeois au tirage au sort helvétique des 32èmes de finale de la Coupe de l'UEFA. Voilà qui n'est pas un mince honneur!
En échange de l'hospitalité, remarquable, gracieusement offerte par les autorités et la population locales, les Hurlus apportèrent à Villeuneve d'Ascq leur joie de vivre, leur enthousiasme et leur légendaire optimisme. Le Stadium-Nord n'affichait certes pas complet, hier soir, à l'heure du coup d'envoi mais plus de dix mille supporters mouscronnois avaient néanmoins rallié ses confortables tribunes pour vivre cette rencontre de Coupe d'Europe contre Limassol. Une rencontre à plus d'un titre historique que l'Excel s'était bien promis d'embrasser à bras-le-corps, question d'affirmer d'emblée son autorité et ses ambitions.
Mais comme il l'avait déjà prouvé au match aller, cet Apollon-là ne manquait ni de maîtrise tactique, ni, encore moins, de répondant physique. Toujours privé de Ban, l'effectif de Broos dut donc dans un premier temps se contenter de quelques escamourches jusqu'au moment où une superbe passe de Cruz permit à Bohari de centrer au deuxième poteau pour Pierre dont l'envoi, trop puissant, survola l'objectif chypriote.
Ayant enfin effectué leurs réglages sur une pelouse en excellent état mais aux dimensions beaucoup plus larges qu'au Canonnier, les Hennuyers accentuèrent leur pression au fil d'échanges encore marqués par une occasion galvaudée par Pierre. Bohari eut moins de chance encore: deux de ses essais aériens firent mouche mais l'arbitre les annula pour hors-jeu de position. La troisième tentative de Pierre fut la bonne. A la suite d'un coup de coin, le Brabançon surgit dans la mêlée pour libérer en une fois toutes ses frustrations et inscrire pour le compte de Mouscron son premier but en compétition officielle.
Affichant dès lors une plus grande sérénité, nos compatriotes gérèrent calmement la fin de la première période, reprenant le cours de leur domination dès la reprise pour obtenir, bien avant l'heure de jeu, le couronnement de leurs efforts. Et l'assurance de disputer, dès l'automne prochain, la véritable Coupe UEFA.
Ce fut, une fois encore à la suite d'un coup de coin, que le bonheur survint pour l'Excel. Déviée par Martic, la balle fut reprise par Vidovic, lequel fusilla à bout portant l'infortuné Michael. Celui-ci n'était pas au bout de ses peines. A peine remise du coup de jarnac porté par le Belgo-Serbe, la défense visiteuse, aux abois, commit l'une de ces étourderies impardonnables au niveau international et impitoyablement sanctionnée par un nouveau but de Pierre.
Sur son nuage, la fanfare des Hurlus pouvait donner librer cours à son inspiration. Le retour au pays allait être célébré avec faste et la nuit promettait d'être longue, très longue, dans la bonne ville picarde...
JEAN-LOUIS DONNAY (Journal
Le Soir du 27 août 1997)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
