Le Club éliminé au stade des huitièmes de finale après une prestation d'une rare faiblesse
La douche froide venue d'Aquitaine : FC Bruges 0 Bordeaux 1
Qualifié de justesse avant l'hiver, Bruges, dernier rescapé belge sur la scène continentale, ne connaîtra pas le printemps européen. Misérablement battu sur ses terres après s'être stupidement incliné 3-1, en France, le Club a quitté par une porte dérobée, la Coupe UEFA.
Déjà vainqueur, par le passé, du Lierse et du Standard, Bordeaux n'a vraiment pas usurpé sa qualification qui l'autorise à accéder aux quarts de finale de l'épreuve et à gommer ses frustrations accumulées, depuis des mois, en championnat hexagonal. Malgré l'absence, dans ses rangs, du moindre buteur, il a, un an après son élimination par Anderlecht, donné une fameuse claque à l'actuel dauphin du Sporting comme à tout le football belge, une fois encore copieusement dominé par son voisin hexagonal.
L'affaire, pour tout avouer, paraissait déjà bien mal engagée à la mi-temps d'un match dont Bruges n'était jamais parvenu à prendre les rênes. Techniquement surclassés, les Blauw en Zwart avaient été constamment privés de ballon par un adversaire bien plus entreprenant qu'ils avaient osé l'imaginer.
Plutôt que de creuser des tranchées devant Ramé, Bordeaux s'évertua à s'adjuger d'emblée la maîtrise des opérations en milieu de terrain où Jurietti, déjà très en verve à l'aller, payait constamment de sa personne, entraînant dans son sillage Celades et Mavuba dont la vivacité d'action et l'agilité dans le geste désarçonnaient en permanence l'entourage de Clement. Plus d'une fois, les Bordelais s'immiscèrent ainsi en zone de conclusion, Chamakh, pourtant bien esseulé, acculant régulièrement au point de rupture la garde d'un Timmy Simons bien pâle lui aussi.
Face à cette opposition bien plus séduisante qu'à l'aller, Bruges eut le tort de s'en remettre presque exclusivement à sa puissance physique pour tenter d'équilibrer les échanges. Préparés à ce type de combat, les Français n'éprouvèrent aucune difficulté à anticiper ni, encore moins, à contrer les initiatives locales très rarement ponctuées par les clameurs du public.
Il faut bien admettre que la piètre exhibition affichée par leurs ouailles n'avait vraiment pas de quoi fouetter l'enthousiasme des supporters qui durent attendre l'ultime minute de la première période pour tressaillir d'émotion. Mais, seul, à 2 mètres du but, Saeternes, réduit, avec Lange, à emboutir les carrosseries d'Aquitaine, réalisa la gageure de propulser le ballon au-delà du grillage d'enceinte.
Jusque-là à côté de ses pompes, le Club, avec Simons à la place de Clement dans l'entre-jeu, tenta bien d'imprimer dès la reprise un rythme plus soutenu mais sa révolte ne fut que feu de paille. Il revint même à Bordeaux d'inscrire logiquement par l'entremise de Chamakh, parti à la limite du hors-jeu, le seul but d'une soirée aussi triste qu'une veillée de Toussaint.
JEAN-LOUIS DONNAY (Journal
Le Soir du 26 mars 2004)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
