Chelsea FC

Chelsea n'a même pas dû sortir le grand jeu pour humilier Genk !

Il n'y a pas eu de miracle pour Genk, mercredi soir, à Stamford Bridge où le Racing décapité par de nombreux forfaits, était déjà mené par 3-0 face à Chelsea après moins d'une demi-heure de jeu. Dominés dans tous les secteurs de jeu, les champions de Belgique n'ont pesé d'aucun poids dans le nouveau fief de Romelu Lukaku qui, de la tribune, a pu mesurer l'ampleur du fossé qui sépare une bonne équipe de notre compétition nationale de l'un des ténors de la Premier League. Le positivisme affiché dans nos colonnes par David Hubert, le capitaine défaillant, la veille de la rencontre ainsi que les propos optimistes d'avant-match de Mario Been, un Hollandais bon teint que rien n'effraie, ont rapidement volé en éclats sous le roulement ordonné des offensives anglaises. Au final, nos compatriotes se sont inclinés sur le score de 5-0, payant au prix fort les absences de nombreux titulaires et l'extrême faiblesse de leurs remplaçants.
A l'évidence, la cellule de recrutement du Racing va devoir souquer ferme, l'hiver venu, pour consolider un effectif déjà largué en championnat tandis que Mario Been risque d'éprouver pas mal de difficultés à gommer dans l'esprit des supporters le souvenir de Franky Vercauteren, parti sans demander son reste monnayer sa science au pays des pétrodollars. Après le but d'ouverture inscrit, dès la 7e minute, avec une facilité déconcertante par Meireles, Fernando Torres, que la réussite boudait pourtant depuis son arrivée à Chelsea, démontra toute l'étendue de son talent en crucifiant par deux fois, coup sur coup, du pied puis de la tête, l'infortuné Köteles.
En vérité, Genk n'avait que son courage à opposer à Chelsea. Complètement désunie alors que son entraîneur avait insisté sur la nécessité de faire bloc dès le coup d'envoi, la phalange limbourgeoise offrit tout au long de la première période le spectacle affligeant d'un boxeur titubant sur le ring alors que son bourreau ne donna pourtant jamais l'impression de vouloir l'expédier au tapis. Son axe central défensif, notamment, accumula les approximations dans le jeu en profondeur comme dans le trafic aérien, offrant, peu avant la mi-temps, le 4e but sur un plateau à Ivanovic.
Seul, dans la tourmente, De Bruyne parvint à tirer son épingle du jeu les (trop) rares fois où il entra en possession du ballon en revanche insaisissable pour la paire d'attaque Barda-Vossen.
Au repos, Been pria l'inexistant Masuero de rester au vestiaire mais le stratège néerlandais aurait tout aussi bien pu sortir, pour insuffisance chronique, les trois quarts de son effectif. Pour ne rien arranger, Pudil, frappé d'un avertissement, loupera le match retour contre Chelsea mais cette sanction ne constitue qu'une goutte d'eau dans les flots d'amertume qui ont dû submerger les dirigeants et les 3.500 sympathisants limbourgeois ayant effectué le déplacement outre Manche tant leur équipe, pénalisée d'un 5e but en fin de parcours, a manqué hier d'orgueil, de talent et d'organisation. Pour ne rien arranger, Leverkusen l'a emporté sur Valence. Comment Genk, qui n'a pas encore marqué le plus petit but va-t-il s'y prendre pour ne pas terminer bon dernier ?

JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 20 octobre 2011)

Source : Les archives du journal Le Soir

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