Standard de Liège |
Heart of Midlothian FC |
116e match européen du Standard de Liège |
1/16 de finale de la Coupe UEFA 1992-93. (Match retour, le 4/11/1992) |
Gilbert Bodart (C) |
46' |
25' |
67' |
Craig Levein (C) |
73' |
Jacky Munaron (G) |
46' |
Nicky Walker (G) |
85' |
67' |
73' |
62' |
Marc Wilmots |
Stade de Sclessin à Liège. (25.000 spectateurs) |
Accouchement douloureux à Sclessin (Journal Le Soir du 5 novembre 1992) Arie Haan avait prévenu ses joueurs: les Hearts of Midlothian allaient vendre chèrement leur peau ce mercredi. Et l'entraîneur hollandais ne s'était pas trompé! Malgré l'absence, à la pointe de son attaque, de l'avant-centre Baird, suspendu, la formation de Joe Jordan entama ce match retour à un train d'enfer, acculant d'emblée le Standard à défendre avec acharnement l'accès de son domaine. Il fallut même une intervention kamikaze de Gilbert Bodart pour empêcher Édimbourg d'ouvrir la marque à la faveur d'un service de Robertson à l'adresse de McKay. À gauche comme à droite ou bien encore dans son axe central, le team principautaire était constamment malmené. Nul n'en menait large dans les rangs wallons. Et au quart d'heure, Régis Genaux sauva à son tour d'extrême justesse la mise en détournant de la tête un centre aérien de Ian Ferguson que son homonyme s'apprêtait à prolonger victorieusement dans le but de Bodart. Depuis son intervention héroïque, le capitaine de Sclessin boîtait bas. Et l'on crut même qu'il ne terminerait pas la première période tant l'arrière de la cuisse paraissait le faire souffrir. Ce n'était pas le moment, pourtant, de se perdre en jérémiades. Ces Écossais-là, pleins d'entrain et débordants de confiance, représentaient une menace permanente pour notre phalange qui l'échappa encore belle, à la 18e minute, quand Cruz dut neutraliser sur la ligne de fond un raid de l'insatiable Ian Ferguson. À l'évidence, il y avait du but dans l'air. Il faillit bien tomber peu avant la demi-heure quand, à la suite d'une passe en retrait, Millar expédia un tir redoutable, à ras du sol. Gilbert Bodart était bel et bien battu mais fort heureusement pour lui, l'envoi fusa un rien à côté de la cible. Dans un tel contexte, les attaquants locaux n'eurent jamais droit au chapitre. Littéralement asphyxié, Van Rooij répondait aux abonnés absents. Mais il n'était pas le seul à boire la tasse dans ce prologue à sens unique. Malgré l'avertissement de leur mentor, les Liégeois n'avaient pas eu l'air de comprendre que leur accouchement se ferait dans la douleur. Ils sortirent enfin les forceps après le cap de la demi-heure, ramenant la confiance dans les coeurs de leurs quinze mille sympathisans massés hier soir en bord de Meuse. Et tout sembla alors plus facile, Smith passant lui aussi, à son tour, un bien vilain moment. À la reprise, l'infortuné Bodart, touché à la fois à la cuisse et au pouce - il faudrait un miracle, de son propre aveu, pour qu'il puisse jouer ce samedi! - céda ses gants à Munaron. Cette permutation n'était évidemment pas de nature à rasséréner le moral des troupes. Le Standard, en tout cas, ne retrouva jamais véritablement ses esprits, avouant son impuissance à s'élever ce mercredi à son meilleur régime. On ne donnait pas très cher de lui quand la délivrance survint, contre le cours du jeu, à la suite d'une passe en profondeur de Vervoort. Prise à revers, la défense britannique devait laisser filer Wilmots qui s'en allait glisser la balle entre les jambes du gardien. Le Standard était bel et bien, cette fois, en huitièmes de finale! Pour la première fois depuis onze ans, il franchissait le troisième tour d'une compétition européenne. Les neiges d'antan sont bien pour demain! JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 5 novembre 1992) Source : Les archives du journal Le Soir |
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