Il suffisait de s'énerver un peu... (Journal
Le Soir du 21 octobre 1993)
Le menu gastronomique proposé par les chaînes de télévision, le match de championnat de basket qui opposait le Racing aux Castors Braine à quelques centaines de mètres des Casernes: cette concurrence était manifestement trop lourde à supporter pour un club comme le FC Malinois. Hier soir, en comptant large, l'on dénombrait au grand maximum 5.000 personnes dans les tribunes du KV. Ce deuxième tour européen avait plutôt un air de coupe en chocolat. Les dirigeants malinois ont bien du mérite à maintenir leur équipe au niveau international avec un soutien populaire aussi anecdotique...
Les joueurs de Fi Van Hoof, qui ont l'habitude d'évoluer sans douzième homme, ne prêtaient cependant guère attention à la froideur de l'ambiance. Ils préféraient se concentrer sur une mission qui, a priori, n'avait rien d'impossible. Louis De Vries nous avait dit la veille que le MTK n'était pas un tigre. L'on s'en aperçut rapidement ce mercredi. Attention, l'équipe hongroise n'était pas mauvaise non plus. Elle représentait dignement l'école magyare et pratiquait un football propre, basé sur une technique de balle exemplaire. Mais il n'empêche que des lacunes apparaissaient clairement dès que le jeu s'accélérait. Lorsque les attaquants malinois se mettaient en mouvement, ils trouvaient rapidement les espaces souhaités, surtout sur les flancs. De toute évidence, cette défense articulée autour du libero bedonnant Hires, qui nous rappelait nos folles années à l'Abssa, était à prendre. Il restait à savoir, évidemment, si le KV allait réussir à mettre une pression suffisante et à concrétiser ses actions.
A cet égard, la première mi-temps ne nous rassura pas nécessairement. Nos compatriotes ne parvinrent en effet pas à imposer le tempo qui leur aurait permis de déborder l'opposition. Ils se laissèrent souvent endormir par les Hongrois qui, à la 15e minute, furent même bien près d'ouvrir la marque sur une reprise de volée de Hamori.
Seul l'inévitable Eszenyi semblait en mesure de faire une différence par ses efforts individuels. Le nouveau héros des Casernes avait le sort de son équipe entre ses pieds... et il ne se défila pas. A quelques secondes de la mi-temps, il exploita une interception de De Boeck pour filer à la rencontre de Piel et dribbler le portier du MTK (1-0). Simple petit détail: pas moins de trois Malinois se trouvaient clairement hors-jeu sur la passe du libero anversois!
Mis en confiance par cette réussite légèrement tirée par les cheveux, nos représentants eurent le bon goût de retirer les leçons de leur premier acte et prirent enfin le problème par le bon bout à l'entame de la seconde période. Immédiatement, l'on sentit que le rythme était nettement plus soutenu. Et le résultat ne se fit pas attendre: les Hongrois se montrèrent incapables de répliquer à cet assaut en règle. Acculés à la faute devant leur rectangle, ils n'étaient plus désormais que les spectateurs de leur propre impuissance.
A la 61e, un travail de Czerniatynski sur la gauche offrit à De Boeck la balle du 2-0, puis le même Czernia contraignit Tamasi à commettre une deuxième faute grave sanctionnée d'un carton jaune. Réduit à dix, le MTK n'avait plus aucun espoir. Leen et Eszenyi, à deux reprises, s'occupèrent de mettre définitivement un terme à son aventure.
SERGE TRIMPONT (Journal
Le Soir du 21 octobre 1993)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
