FC Bruges |
Real Saragosse |
117e match européen du FC Bruges |
1/8 de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe 1995-96 (Match retour, le 2/11/1995) |
76' |
46' |
28' |
52' |
27' |
66' |
74' |
58' |
Jürgen Belpaire (G) |
Andoni Cedrun (G) |
46' |
76' |
74' |
56' |
Dani |
90' |
M. Dimitar Momirov |
Jan Breydelstadion à Bruges. (16.613 spectateurs) |
L'HIVER,CETTE FOIS, EST BEL ET BIEN A NOS PORTES ! (Journal Le Soir du 3 novembre 1995)
Une grossière erreur défensive a anéanti les ultimes espérances brugeoises. La Belgique n'a plus aucun représentant en Coupes d'Europe ! Patatras ! Le monde s'est définitivement écroulé sous nos pieds, à l'Olympiapark où, le lendemain de la Toussaint, l'Europe a inhumé le FC Brugeois après avoir porté en terre Anderlecht, le Standard, le Lierse et Alost. L'automne et même l'hiver sont bel et bien, désormais, à nos portes. Et pourtant, l'enthousiasme des sympathisants brugeois faisait plaisir à voir et à entendre, ce jeudi soir, au coup d'envoi de ce match capital. L'annonce de la composition des équipes avait encore renforcé la confiance des supporters flandriens, heureux d'apprendre que Van der Heyden et Van der Elst avaient été déclarés aptes au service. À l'exception de Renier, leur équipe favorite allait ainsi entamer ce huitième de finale avec les meilleurs atouts dans les pieds. Il restait aux troupes de Hugo Broos à faire honneur à la réputation de leurs illustres aînés qui tant de fois par le passé étaient parvenus à inverser chez elles, à la faveur de la seconde manche, le verdict du match aller. Par la voix de son entraîneur, Bruges avait claironné haut et fort son intention de ne pas se ruer, d'entrée de jeu, à l'assaut du but ibérique. Mais le naturel revenant toujours au grand galop, on vit les «blauw en zwart» faire tout le contraire et injecter, sans la moindre retenue, toute leur puissance d'action dans un tonitruant prologue. Non seulement Bruges opérait-il à la vitesse supersonique mais aussi et surtout développait-il, au cours de ces premières minutes, un jeu tout à la fois chatoyant et explosif. L'efficacité, hélas, faisait une fois de plus crellement défaut en zone de vérité où Vermant et Van der Heyden loupèrent tour à tour l'occasion de porter rapidement les leurs au commandement. C'était hier au tour de Saragosse de subir la férule de l'opposition. Sa défense, pourtant rompue aux exigeants combats de la Liga, éprouvait les pires difficultés, sur ce terrain surdimensionné, à neutraliser les incessants changements d'aile imposés par nos compatriotes. Les interventions fautives se mirent ainsi à pleuvoir, justement réprimées par l'excellent arbitre Momirov. Jusqu'au repos, Bruges domina copieusement son sujet sans parvenir, toutefois, à trouver la faille. À l'image de Staelens qui marquait un temps d'hésitation au moment de presser la gâchette, il était en train de réaliser le match - presque - parfait. Seuls l'un ou l'autre élément n'était pas parvenu, jusque-là, à extérioriser pleinement son état de forme. Pointés du doigt à la pause, Stanic et Spehar unirent leurs efforts, dès la reprise, afin de confondre leurs détracteurs. Mais le ballon, une fois encore, fusa un rien à côté de l'objectif. La formation locale avait ainsi repris le cours de son époustouflant match poursuite, plus que jamais encouragée par un public qui avait conscience d'en avoir vraiment pour son argent. Dans son implacable mouvement de ratissage, la trotteuse chronométrique n'en faisait cependant pas moins monter la tension, et l'appréhension, sur les gradins. Le Club avait tellement joué avec son bonheur, ces derniers temps, qu'il ne paraissait plus, aux yeux de ses plus fidèles partisans, à l'abri d'un nouvel et fatal accident. Sans pour autant apparaître comme un foudre de guerre, Saragosse leur semblait toujours capable, en contre, de porter le coup de grâce. Et l'entrée de Dani, en remplacement de Higuera, ne fit qu'amplifier leurs craintes de voir leur montagne d'espérances s'effondrer, comme un vulgaire château de cartes, à la première incursion de la petite perle madrilène. La marge de manoeuvre se rétrécissait inéluctablement, au fil du temps, pour nos compatriotes qui commençaient à accuser, après une heure quart d'intenses efforts, les premiers signes de la fatigue. Spehar y alla encore d'une tentative personnelle, sans plus de réussite qu'auparavant. Selon un scénario prévisible, Broos introduisit Verheyen tout en fin de parcours. Le moment du quitte ou double survenait pour Bruges contraint à prendre tous les risques dans une ambiance de plus en plus électrisée. C'était alors que survenait un dernier coup de théâtre qui, à la suite d'une mésentente grossière entre Verlinden et Okon, emportait par le grand fond les ultimes illusions européennes du Club. Et, avec elles, celles de notre sport-roi, plus paumé que jamais... Par JEAN-LOUIS DONNAY (Journal Le Soir du 3 novembre 1995) Source : Les archives du journal Le Soir |
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