Malgré un petit coup de pouce arbitral. Cueillis à froid, les Limbourgeois n'ont pas pu profiter ensuite de leur supériorité numérique. Il leur faudra désormais réaliser un exploit.
Pour Johan Boskamp, le Weser Stadion ne sera jamais un lieu de villégiature. On se souvient que le Rotterdamois avait bu le calice jusqu'à la lie alors qu'il dirigeait encore Anderlecht, il y a sept ans. Si à l'époque, le Werder avait réussi une fin de rencontre tonitruante, les Allemands ont cette fois affiché d'emblée leurs ambitions, plus élevées que leur peu glorieuse 15 e place en Bundesliga. Avant même la rencontre, Johan Boskamp, lui-même sans doute peu rassuré par le début de championnat mitigé de son groupe, avait opté pour la prudence. Pas plus David Paas, certes longtemps incertain, que Zoran Ban, son remplaçant présumé, ne figuraient en effet sur la pelouse. Au contraire, c'est Origi qui était invité à monter d'un cran pour permettre au jeune Koen Daerden d'occuper le flanc gauche.
Etait-ce cette tactique frileuse qui paralysa les Genkois en début de rencontre? En tout cas, il ne fallut à leurs adversaires guère plus qu'une légère pression, à peine insistante, pour prendre le commandement, le round d'observation à peine terminé. Sur un coup franc délivré de la droite, Fabian Ernstémergea au sein d'une d'une mêlée blanche et bleue bien passive pour tromper, déjà, Moons impuissant.
Dès ce moment, les Limbourgeois s'employèrent un peu à dynamiser le système crayonné sur le tableau noir par leur entraîneur. Les échanges s'équilibrèrent et les incursions visiteuses se firent plus nombreuses et surtout plus dangereuses devant le domaine de Rost. Pourtant, ce furent encore les Brêmois qui trouvèrent l'ouverture en profitant cette fois d'un dégagement manqué de Moons. Herzog récupéra le ballon, s'autorisa un petit slalom parmi les défenseurs revenus en toute hâte avant de placer le ballon dans les filets.
Fébriles en défense en dépit de toutes les précautions prises, les Limbourgeois voyaient déjà poindre les affres de la débâcle. Mais, conscients enfin que leur hôte n'émargeait plus au gotha du football allemand, ils parurent trouver, un moment, les ressources après cette entrée en matière désastreuse.
Néanmoins, ce fut l'homme en noir qui modifia sans doute le cours des événements. Tout d'abord, le Norvégien Olsen valida un but de Wesley Sonck pourtant hors jeu de deux mètres au moment où il recoupa un centre de Origi. Les affaires limbourgeoises s'arrangèrent d'autant que le Brésilien Ailton disjoncta complètement peu avant la pause. Depuis quelques minutes déjà, l'attaquant se colletait avec Delbroek, passé maître dans l'art d'envenimer une situation à son profit. Pour le compte, le Limbourgeois se fit sécher deux fois mais, avec l'exclusion de son opposant avait obtenu ce qu'il avait cherché.
La seconde période se présentait donc sous les meilleures auspices. Mais c'est alors aussi que le Racing, pourtant en supériorité numérique, afficha le plus crûment son impuissance. Jamais les Limbourgeois ne furent en mesure de mettre la pression sur leur adversaire. Au contraire, le Werder se créa les meilleures possibilités, Moons ayant plus que l'occasion de se racheter de sa bévue. Néanmoins, sur l'une d'entre elles, le néo-Diable ne put qu'accompagner du regard un ballon, dévié par Baumann, qui s'en alla mourir dans son dos. A 20 minutes du terme, le fidèle Marco Bode consomma la déroute limbourgeoise en prolongeant le plus tranquillement du monde un centre de Herzog. Les Genkois doivent vivre d'espoir. Mais, lors du match retour dans leur Phénix Stadion, il leur faudra renaître de leurs cendres.
VINCENT LOTHAIRE (Journal
Le Soir du 25 octobre 2000)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
