Bruges part avec le minimum vital pour le retour en Hongrie, mercredi prochain
Un avantage plus mince que la neige : FC Bruges 1 Debrecen 0
Jouera, jouera pas ? C'est la question que se sont longtemps posé les parties prenantes à ce seizième de finale de Coupe de l'UEFA. Vers 18 h 30, une violente tempête de neige s'abattait sur la région de Bruges. Pendant un peu plus de nonante minutes (la durée d'un match !), les flocons s'amassaient sur une pelouse que foula le délégué UEFA, pour la première fois aux environs de 19h 15.
Sûr de son fait, l'émissaire norvégien invitait ensuite l'arbitre macédonien à venir se forger lui-même une opinion. L'averse cessant soudain et le ballon roulant de mieux en mieux au fil des minutes, la décision était prise : on jouera ! Un verdict d'autant plus attendu qu'en raison de la proximité du match retour, mercredi prochain le 3 mars, la seule solution eût consisté en un report à ce vendredi. Une solution qui n'agréait ni le Club, qui jouera dimanche soir à Beveren en championnat, ni Debrecen, il est vrai plus habitué à des conditions climatiques difficiles et surtout appelé à défendre plutôt qu'à faire le jeu.
En (grande) partie déblayé par une armée d'ouvriers communaux et de stewards, et les lignes refaites à la chaux teintée de rouge fluo, le terrain pouvait accueillir les 22 acteurs dont le but premier était de rester en équilibre. La première période en fut d'ailleurs l'illustration parfaite, chaque joueur se contentant d'une conservation minimale du ballon.
Quasiment privé de toute possibilité de construire une action valable, Bruges peinait pour écarteler le double rideau défensif magyar. Très malins dans l'utilisation des trucs et astuces pour casser un mouvement adverse, les arrières hongrois n'abandonnaient aucun avantage aux attaquants qu'ils étaient chargés de marquer.
En l'absence de Verheyen, suspendu, il manquait une évidente force de pénétration sur les ailes, puisque Victor repiquait sans cesse en position plus centrale alors que le très peu concerné Mendoza semblait, lui, en classes de neige. Si but il y avait côté brugeois, celui-ci ne pouvait provenir d'un coup de poker ou d'un contre favorable dans l'axe.
Et c'est exactement comme ça que tomba le but d'ouverture, à la faveur d'un duel âprement gagné par Victor et qui de la tête, remisa à Lange.
Dans une frappe qui tenait plus de l'instinct que de la préméditation, le Norvégien botta droit devant lui et troua tout sur son passage sans que le gardien adverse n'ait le temps de se coucher (1-0).
Avantage visités à la pause, mais encore fallait-il le faire fructifier sans trop s'exposer. Un arrêt réflexe de Verlinden, en tout début de reprise, devant l'ex-Beerschotman Kiss rappela aux champions de Belgique qu'ils demeuraient à la merci d'un contre de la part d'une équipe de Debrecen très à l'aise dans ses incursions soudaines en territoire brugeois.
Compte tenu des conditions de jeu précaires, il fallait se rendre à l'évidence : ce mince avantage d'un but, sans avoir encaissé, n'était pas trop mauvais à prendre pour les Brugeois avant le match retour, de mercredi prochain. Sous la neige ?
Une épaisse couche blanche recouvre actuellement Debrecen...
Par FRÉDÉRIC LARSIMONT (Journal
Le Soir du 27 février 2004)
Source :
Les archives du journal Le Soir 
